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Le Parlement européen et la répression de la presse en Algérie

Le Parlement européen et la répression de la presse en Algérie

Le Parlement européen et la répression de la presse en Algérie

Jeudi, l'Assemblée nationale algérienne a approuvé une nouvelle loi sur les médias qui renforce le contrôle sur le travail des journalistes et impose de nouvelles restrictions et sanctions en cas de violation.

Parmi les principales dispositions du texte approuvé le 28 mars par l'Assemblée populaire nationale, la première chambre du Parlement, figure celle d'empêcher les médias algériens de recevoir tout financement ou aide matérielle, directe ou indirecte, de toute « partie étrangère ».

La loi stipule que le journaliste a le droit de « protéger ses sources » mais l'oblige à les divulguer à la justice s'il lui est demandé.

La nouvelle loi exclut de facto les binationaux du droit de posséder ou de contribuer à la propriété d'un média en Algérie.

Toutefois, les membres de l'Assemblée nationale ont « réservé » l'article 22 du texte relatif aux conditions d'obtention de « l'agrément » pour travailler en Algérie dans les médias étrangers.

Les sénateurs ont notamment estimé qu'il fallait revoir le délai de trente jours pour obtenir l'accréditation mentionnée ci-dessus à compter de la date de dépôt du dossier.

La nouvelle loi prévoit une amende pouvant aller jusqu'à un million de dinars (environ sept mille euros) pour toute personne travaillant pour un média étranger sans avoir obtenu d'accréditation.

De nombreux membres du Conseil ont souligné lors des débats qu'aucun texte exécutif n'accompagne le projet de loi.

L'Algérie se classe 134ème sur 180 pays dans le Indice mondial de la liberté de la presse, compilé par Reporters sans frontières en 2022.

Le 2 avril, un tribunal a condamné à cinq ans de prison, dont trois exécutoires, le journaliste algérien Ihsan al-Qadi, arrêté depuis décembre pour recel de fonds de l'étranger.

Fait remarquable, le Parti populaire européen a réussi, avec le soutien de la Nouvelle Europe et des sociaux-démocrates, à supprimer de l'ordre du jour du Parlement européen le projet de résolution spécial condamnant l'Algérie pour le manque de liberté de la presse.

Le journaliste espagnol Ignacio Cembrero a annoncé sur Twitter que les « amis Macron » de Reño avaient changé d'avis en 24 heures. En effet, l'ordre du jour de la session plénière du Parlement européen, du 17 au 20 avril, ne comporte aucun texte sur l'Algérie.

De nombreux observateurs ont été surpris par cette démarche, estimant que le Parlement européen est devenu soumis d'une manière ou d'une autre à des pressions politiques et à des diktats préférentiels contrôlés par des intérêts matériels liés aux relations extérieures de certains pays européens.

Pour rappel, le 26 novembre 2020, le Parlement européen dans son intégralité avait adopté une résolution condamnant la dégradation des libertés en Algérie par 699 voix contre seulement trois voix.

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